De violentes inondations ont frappé la ville de Kalemie, chef-lieu de la province du Tanganyika, dans l’est de la République démocratique du Congo. Provoquées par des pluies diluviennes survenues dans la nuit du lundi 5 au mardi 6 mai, ces crues soudaines ont causé d’importants dégâts matériels. Le bilan reste provisoire, selon les acteurs locaux de la société civile.
Des pluies diluviennes aux conséquences dramatiques
C’est une pluie exceptionnelle, tant par son intensité que par sa durée, qui s’est abattue sur Kalemie. Dès la fin d’après-midi du lundi, des trombes d’eau ont inondé la ville, se poursuivant jusque dans la matinée du mardi. Les rivières Kalemie et Lubuye, gonflées au-delà de leur capacité, sont sorties de leur lit, déversant des torrents d’eau sur plusieurs quartiers.
Les zones les plus touchées incluent la commune de Lukuga, ainsi que les quartiers de Daves, Kabalo, Kankolobondo, Kahinda et une partie de Kalumbi. Habitations inondées, écoles et bâtiments administratifs endommagés, routes coupées : la situation est critique dans plusieurs zones. Des installations stratégiques, dont celles de la Société Nationale des Chemins de fer du Congo (SNCC), n’ont pas été épargnées.
Des habitants pris au piège
Face à la montée rapide des eaux, de nombreux habitants ont été surpris dans leur sommeil ou bloqués à l’intérieur de leurs maisons. Certains ont dû se réfugier sur les toits, dans l’attente d’un éventuel secours qui, selon plusieurs témoignages, tarde à venir.
« C’était une forte pluie qui a causé énormément de dégâts. La rivière Kalemie a tout emporté sur son passage » selon un membre actif de la société civile locale, qui a dénoncé l’absence de réaction immédiate des autorités : « Pour les sinistrés, rien n’est encore fait. La catastrophe a surpris tout le monde. Ce n’est que demain qu’on commencera à recenser toutes ces personnes. »
À l’heure actuelle, aucun chiffre officiel n’a été communiqué concernant le nombre exact de sinistrés ou de personnes déplacées. La société civile appelle à une intervention rapide du gouvernement central afin de mettre en place des sites d’hébergement d’urgence et d’apporter une aide humanitaire de première nécessité.
Ces événements relancent le débat sur la vulnérabilité croissante de Kalemie face aux changements climatiques et à l’urbanisation anarchique. La multiplication des crues, notamment dans les zones riveraines du lac Tanganyika, fait craindre un scénario catastrophe pour l’avenir.
« Cette catastrophe appelle de grands moyens. À ce rythme, Kalemie risque tout simplement de disparaître »
Kalemie une ville à l’épreuve des eaux
Alors que les pluies de saison continuent de s’abattre sur l’est de la RDC, Kalemie entre dans une phase d’urgence. La priorité reste l’assistance aux victimes, mais à moyen terme, des solution structurelles devront être envisagées pour renforcer les capacités de résilience de la ville face aux catastrophes naturelles.