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Kipushi exploitation de Zinc

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RDC : La mine de Kipushi de nouveau opérationnelle, l’exploitation du Zinc relancer plus de 30 ans après par le chef de l’état

Située dans la province dynamique du Haut-Katanga, Kipushi se distingue comme un phare du progrès et du patrimoine culturel, ayant fièrement obtenu le statut de ville en 2013. Cette ville dynamique, stratégiquement située à la frontière avec la Zambie, est une plaque tournante essentielle pour la Gécamines, grâce à ses opérations minières florissantes.

Le nom « Kipushi » a une riche signification historique, puisqu’il provient du terme indigène « fipushi », qui se traduit par « gourde ». Cette signification profonde est magnifiquement résumée dans le slogan de la ville, « Kipushi ya maboke », où « maboke » fait écho à sa définition en kiswahili, soulignant un sentiment d’unité et de connexion.

Les couleurs emblématiques de Kipushi – un vert vibrant et un blanc pur – reflètent les paysages luxuriants qui l’entourent. Parmi ses points d’intérêt impressionnants, citons le puits 5, une structure impressionnante de 75 mètres de haut qui surplombe fièrement la mine de Kipushi, qui s’enfonce à une profondeur extraordinaire de 1 392 mètres dans la terre. Ce site remarquable ne met pas seulement en valeur le riche héritage minier de la région, mais incarne également l’esprit indomptable de Kipushi, ce qui en fait un lieu plein d’opportunités et de promesses.

La mine de zinc-cuivre-germanium-argent-plomb de Kipushi, en République démocratique du Congo (RDC), est la mine de zinc la plus riche au monde. La construction d’un nouveau concentrateur, d’une capacité de 800 000 tonnes par an, a été achevée en mai 2024 et le premier concentré a été produit en juin 2024. Le concentrateur est doté d’un système de séparation en milieu dense (SMD) ainsi que d’un circuit de broyage et de flottation, et il devrait produire plus de 278 000 tonnes de concentré de zinc au cours des cinq premières années de production. Le taux de récupération prévu est de 96 %, avec une teneur moyenne de 55 % de zinc dans le concentré.

Pour 2024, Kipushi vise à atteindre des objectifs de production compris entre 50 000 et 70 000 tonnes de concentré de zinc. Le dimanche 18 novembre 2024, le président de la RDC Felix Tshisekedi a officiellement inauguré la mine de Kipushi. Cette usine, l’un des plus grands gisements de zinc au monde, reprend ses activités suspendues depuis 1993. Le projet est le fruit d’une collaboration entre la société minière publique de la RDC, la Gécamines, propriétaire de l’usine, et la société canadienne Ivanhoe.

Le projet Kipushi se concentre sur une mine de zinc-cuivre à haute teneur située dans la ceinture de cuivre d’Afrique centrale, qui a produit environ 60 millions de tonnes de minerai, avec une teneur moyenne de 11 % de zinc et de 7 % de cuivre, entre 1924 et 1993. Outre le zinc et le cuivre, la mine a également produit 12 673 tonnes de plomb et environ 278 tonnes de germanium entre 1956 et 1978. Depuis 1993, la mine est exploitée dans le cadre d’un contrat d’entretien et de maintenance. Fin 2022, Ivanhoe et son partenaire Gécamines ont signé un accord pour remettre Kipushi en production.

Ivanhoe a acquis une participation de 68 % dans le projet Kipushi en novembre 2011 par l’intermédiaire de Kipushi Holding, qui est détenue à 100 % par Ivanhoe Mines. La participation restante de 32 % est détenue par la société minière publique de la RDC, la Gécamines. La signature de l’accord de reprise des activités en 2022 est désormais effective. Cette reprise est non seulement une bonne nouvelle pour les marchés, mais elle profite aussi grandement à la communauté locale de Kipushi, car l’exploitation de la mine créera des emplois et stimulera l’économie de la région et du pays dans son ensemble.

L’histoire de la mine de Kipushi : Un voyage à travers le temps et la technologie

Selon Jean de dieu ILUNGA MWENDA, la mine de Kipushi, une importante exploitation polymétallique située en République démocratique du Congo, a une riche histoire qui remonte à 1926. Au départ, les activités minières ont commencé par l’exploitation à ciel ouvert de la mine Ruhongo, située à côté du site plus ancien de Kipushi. En creusant plus profondément, jusqu’à atteindre le niveau de 75 mètres, les mineurs ont découvert un gisement d’une ampleur inattendue. Cette découverte, rendue possible par les limites de la technologie de prospection de l’époque, a conduit à la décision de passer à l’exploitation souterraine en 1945.

Au cours des premières années, la mine de Kipushi produisait principalement du cuivre, du zinc et du plomb, tandis que l’argent, le cadmium et le germanium servaient de minerais secondaires. Les opérations étaient caractérisées par des méthodes manuelles, le forage étant effectué à l’aide de petites machines et le minerai étant transporté à la surface dans des wagons. Ce processus à forte intensité de main-d’œuvre met en évidence les défis auxquels sont confrontés les mineurs au milieu du 20e siècle.

Accéder aux profondeurs : Le système de puits

L’accès à la mine était facilité par un système de puits sophistiqué comprenant plusieurs éléments clés. Le puits n° 2 permettait d’accéder de la surface au niveau 500, tandis que le puits n° 2 bis poursuivait la descente du niveau 500 au niveau 850. Puis il y a l’exhaure, un puits d’évacuation d’eau supérieur descendait de la surface jusqu’à 720 mètres, et d’autres puits servaient à des fins diverses : Le puits 1 était destiné à l’extraction du minerai, le puits 2 au transport du personnel, le puits 3 à l’évacuation d’urgence et le puits 4 à la ventilation.

La ventilation était particulièrement importante pour garantir la sécurité et l’efficacité des opérations minières. Pour améliorer la circulation de l’air, un grand ventilateur a été installé au niveau 650, créant une différence de pression qui a permis à l’air frais d’entrer par les voies naturelles, principalement les puits. Cette approche innovante était essentielle pour maintenir un environnement de travail sûr pour les mineurs.

Traitement et modernisation

Les phases initiales du traitement du minerai consistaient à transporter le matériau extrait à la surface, où il était envoyé à un concentrateur voisin pour y être broyé. Au départ, la teneur en cuivre du minerai était d’environ 2 %, avant d’être concentrée à environ 18-20 %. Le concentré a ensuite été transporté par train jusqu’à Lubumbashi pour la production de lingots. Le reste du matériel subissait une sulfuration avant d’être envoyé à l’UZK à Kolwezi pour le traitement du zinc et à Chituru pour l’extraction du soufre, contribuant ainsi à la production d’acide sulfurique.

Une importante initiative de modernisation a eu lieu en 1974 avec la construction d’un nouveau puits descendant jusqu’à 1200 mètres. Cette modernisation comprenait l’installation d’une salle d’exode moderne et le lancement d’opérations minières mécanisées au niveau 825 mètres. Un plan incliné a été créé, formant une galerie suspendue qui relie les différents niveaux et s’étend maintenant au-delà de 1400 mètres. Cette modernisation a également permis d’introduire des technologies de forage avancées, telles que les turbos de forage hydro-traumatiques qui utilisent de l’air comprimé pour améliorer l’efficacité du forage.

Un héritage d’innovation

L’histoire mouvementée de la mine de Kipushi reflète non seulement l’évolution des pratiques minières, mais aussi la résilience et l’innovation de sa main-d’œuvre. Des méthodes manuelles aux machines sophistiquées, la mine s’est adaptée à l’évolution du paysage de l’industrie minière au fil des décennies. Aujourd’hui, Kipushi témoigne des avancées technologiques qui ont transformé le secteur minier, ce qui en fait un site remarquable au cœur de la République Démocratique du Congo.

Opérations minières à la mine de Kipushi : Un regard plus attentif

La mine de Kipushi a une histoire riche, marquée par des opérations efficaces et des caractéristiques géologiques uniques. Le processus d’exploitation minière sur ce site comporte plusieurs étapes clés qui garantissent l’extraction de minerais précieux. Des trous sont forés dans la roche, où des explosifs facilitent l’extraction des sections forées. Une fois extrait, des machines spécialisées transportent les minerais jusqu’au puits de mine pour un traitement ultérieur. Déclare Jean de dieu

La mine fonctionne principalement aux niveaux 850 et 1150, utilisant des locomotives pour transférer le minerai vers le puits cinq. Ce puits se distingue par sa conception moderne et multidimensionnelle, avec une cage en gradins pouvant accueillir 45 personnes à chaque niveau. En outre, il abrite deux conduites d’eau et une caisse pour le personnel d’urgence, garantissant ainsi la sécurité et l’efficacité opérationnelle. De l’autre côté, deux puits d’équilibre fonctionnent au niveau 1170 ; l’un est associé aux activités de surface, tandis que l’autre est dédié au chargement des matériaux.

Au cours des premières phases de l’exploitation minière, le travail manuel a été à l’origine de nombreux accidents, ce qui met en évidence les difficultés rencontrées par les travailleurs à l’époque. Cependant, le contexte géologique unique de la mine de Kipushi la distingue d’autres mines, comme celle de Kamoto. La mine est située dans la formation calcaire de Kakontwe, réputée pour sa durabilité et sa résistance aux chutes de blocs, ce qui contribue à rendre l’environnement de travail plus sûr. La qualité de la roche à Kipushi est louable, avec un niveau de soutien d’environ 20 pour cent, ce qui offre une stabilité aux opérations minières. À son apogée, la mine employait près de 6 000 travailleurs permanents, dont plus de 2 000 étaient activement engagés sous terre.

L’un des développements importants de ces dernières années est le projet KICO, qui se concentre sur une veine de zinc qui commence à une profondeur de 1220 mètres et s’étend au-delà de 1500 mètres. Le gisement de zinc rencontré est estimé à environ 15 pour cent de zinc, avec l’objectif d’augmenter cette concentration à 49 pour cent. Actuellement, KICO commercialise un concentré de zinc, car la construction d’un four a été entravée par une pénurie d’énergie électrique nécessaire pour griller les concentrés afin d’obtenir une pureté de zinc de 99 %.

 La mine de Kipushi représente un mélange de techniques minières innovantes et de caractéristiques géologiques robustes, ce qui en fait un acteur clé de l’industrie. Avec des projets en cours comme KICO, la mine est prête à poursuivre son héritage en matière de production de zinc tout en relevant les défis de l’approvisionnement en énergie et de la sécurité.

Production de zinc à l’époque de la GCM

Jean de Dieu Ilunga Mwenda explique que pendant la période où la GECAMINES était opérationnelle, elle exploitait principalement des minerais de cuivre et de zinc. Dans le minerai de cuivre, par exemple, on trouve des minéraux tels que la chalcopyrite, qui est composée de sulfures de cuivre et de fer, la bornite, un sulfure de cuivre, et la galène, un sulfure de plomb. Les minéraux spécifiques présents dépendent de la zone minière.

Dans certaines régions, on peut trouver de la blende, un sulfure de zinc, tandis que dans d’autres, les minéraux riches en cuivre comme la chalcopyrite sont plus fréquents. Aujourd’hui encore, malgré l’exploitation à grande échelle du zinc, l’extraction du zinc est toujours étroitement associée au cuivre et à d’autres minerais précieux.

À l’époque, GECAMINES traitait près de 1 000 tonnes par jour de zinc, de cuivre et d’autres matériaux connexes. Le cuivre extrait était transporté en Belgique pour la récupération des métaux précieux.

En 1974, le président Mobutu inaugure la GCM Kipushi à cinq puits, marquant le passage d’une production manuelle à une production mécanisée. Malheureusement, cette transition s’est accompagnée d’un incident tragique au cours duquel sept mineurs ont perdu la vie à la suite d’un accident de naufrage.

La renaissance de Kipushi

L’impact de l’arrêt de l’exploitation minière à la Gécamines

La cessation des activités de la Gécamines dans les années 1990 a marqué un tournant important pour la ville minière de Kipushi. Le déclin peut être attribué à l’effondrement de la Gécamines, une situation provoquée par une confluence de facteurs. Parmi ceux-ci, l’embargo économique imposé par la communauté internationale, les troubles sociaux, dont le tragique massacre de l’université de Lubumbashi, et les conflits géopolitiques tels que la guerre en Angola qui a coupé le corridor de Lobito en 1978. En outre, les troubles provoqués par la guerre de six jours à Kolwezi, le sabotage de la ligne électrique Inga-Shaba, le pillage économique endémique et les divers conflits ethniques survenus dans la région en 1991 ont encore aggravé le déclin. En conséquence, les investissements ont diminué, entraînant une baisse drastique des opérations minières, qui sont passées de 1327 à 850.

C’est Kico, une entreprise courageuse, qui s’est attelée à la tâche formidable d’assécher la mine en l’espace de six ans, un effort essentiel qui a jeté les bases de la renaissance de Kipushi. Aujourd’hui, alors que la technologie continue de progresser, Kipushi connaît un rajeunissement sans précédent, avec l’émergence de nouveaux quartiers et la reconstruction des infrastructures.

La production des concentrés

Bien que Kico n’ait commencé à produire des concentrés qu’au cours des deux derniers mois, les efforts déployés pendant sept ans pour assécher et réhabiliter la mine ont jeté des bases solides pour la croissance future. Une visite à la mine révèle une transformation radicale ; les conditions désuètes de la Gécamines ont disparu. La mine dispose désormais d’installations modernes qui garantissent la sécurité de l’ensemble du personnel concerné.

Cependant, il est essentiel de se souvenir de l’impact qu’a eu la Gécamines lors de son pic d’activité. À un moment donné, environ 6 000 travailleurs étaient employés, chacun d’entre eux entretenant en moyenne dix personnes à charge – ce qui signifie qu’environ 60 000 personnes ont bénéficié des contributions de la Gécamines à l’économie locale. Aujourd’hui, Kico emploie moins de 1 000 personnes en permanence, bien que ce nombre double si l’on inclut les sous-traitants qui fournissent des travailleurs qualifiés et des techniciens supplémentaires. Ces sous-traitants puisent dans un vivier plus large que celui de Kipushi, ce qui témoigne d’une réponse régionale aux efforts de revitalisation.

L’air de revitalisation qui imprègne désormais Kipushi ne peut être sous-estimé, car la communauté qui est restée stagnante pendant des années commence à prospérer à nouveau. Cette transformation ne stimule pas seulement l’économie locale, elle insuffle aussi de l’espoir et des perspectives à une population qui a connu des difficultés prolongées. Kipushi est un témoignage de résilience et de potentiel de renouveau, car elle reprend sa place dans le paysage minier.

 Kico fait des progrès significatifs dans la production de minerais

Kico fait des progrès significatifs dans le domaine de la production minérale en introduisant une technologie de pointe dans une nouvelle usine conçue pour améliorer l’efficacité opérationnelle et les taux de récupération. Cette initiative vise à relever les défis auxquels la Gécamines est confrontée, en particulier les installations obsolètes des années 1930 qui ont entravé la productivité. En mettant en œuvre une technologie de pointe, Kico vise à révolutionner le processus de production de minerais, en veillant à ce que chaque aspect soit contrôlé par le biais d’un système de répartition informatisé.

Un élément essentiel de l’approche de Kico est l’accent mis sur le renforcement des capacités et la formation de la main-d’œuvre. Consciente que le personnel qualifié est essentiel sur le marché du travail compétitif d’aujourd’hui, Kico se consacre à l’amélioration des compétences des travailleurs de l’usine. Le résultat est un taux de récupération impressionnant d’environ 95 pour cent, ce qui place l’opération à la pointe de la technologie.

Kico loue les installations de la Gécamines et, à mesure que le partenariat se développe, la production de cuivre devrait donner un coup de fouet à la rentabilité. Bien que cela ne soit pas prévu initialement dans le contrat, l’évolution des capacités de l’usine laisse entrevoir des contributions futures prometteuses à partir des réserves de la Gécamines.

Ce partenariat stratégique devrait transformer la dynamique de la propriété : dans une douzaine d’années, la Gécamines pourrait devenir le partenaire majoritaire, anticipant une augmentation de sa participation actuelle de 32 pour cent à plus de 80 pour cent.

Depuis le début de la collaboration, environ 200 agents de la Gécamines ont déjà été impliqués dans le projet Kico, bien qu’il faille noter que près de la moitié d’entre eux sont partis à la retraite. Alors que l’initiative se poursuit, les structures de gestion actuelles encouragent la collaboration conjointe, favorisant un environnement collégial qui profite à toutes les parties prenantes.

Ainsi l’investissement de Kico dans les technologies modernes et le développement de la main d’œuvre permet non seulement de relancer les opérations de la Gécamines, mais aussi de préparer un avenir solide dans le domaine de la production minérale, renforçant ainsi sa position en tant qu’acteur clé de l’industrie.

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